Crédits : Daniel Oberhaus

Entendu par un tribunal pour avoir traité un homme de « pedo guy » sur Twitter, Elon Musk s’est défendu, mercredi, en expliquant qu’il ne l’entendait pas au sens littéral. Le patron de Tesla se prévaut du droit de troller, résumait Mashable le 4 décembre.

En juillet 2018, Musk s’est mis en tête d’aider les secours qui tentaient de venir en aide à une équipe de foot coincée dans une grotte thaïlandaise, en concevant un sous-marin miniature baptisé Sanglier sauvage. « Il peut mettre son sous-marin là où je pense », a réagi un membre de la mission, Vernon Unsworth, sur CNN. « Ça n’avait aucune chance de marcher. Il n’avait aucune idée de ce à quoi ressemblait le passage vers la grotte. » Sur Twitter, Musk l’a alors traité de « pedo guy » avant d’enfoncer le clou : « Je parie un dollar que c’est vrai. »

Aujourd’hui, l’entrepreneur né en Afrique du Sud regrette d’avoir, juge-t-il, répondu à une insulte par une insulte. « De la même manière qu’il était évident qu’il ne pensait pas à me sodomiser physiquement avec un sous-marin, j’ai pensé qu’il était évident que je ne pensais pas qu’il était un pédophile », a-t-il argué. D’ailleurs, « je me faisais appeler Treelon [sur la plateforme] à l’époque », ajoute-t-il pour souligner le manque de sérieux de ses échanges sur Twitter.

Musk est coutumier des blagues, sinon des outrances sur le réseau social. « Je consacre peu de temps à Twitter », expliquait-il en 2018. « Mes tweets représentent littéralement ce que je pense sur le moment, pas du bullshit corporate soigneusement calibré, qui n’est rien d’autre que de la propagande banale. » Autrement dit, il « veut pouvoir dire ce qu’il veut sur Twitter sans avoir à passer par un avocat ou un conseiller en communication par peur d’être poursuivi », écrit Mashable, alors que Twitter tente justement de combattre les trolls.

« Nous perdons des utilisateurs chaque jour parce que nous ne répondons pas de manière appropriée au trolling dont ils sont victimes chaque jour », déplorait le patron de Twitter dans une note interne obtenue par The Verge en 2015. Pour contrer le harcèlement, le réseau social a depuis instauré des outils permettant de bloquer en masse. Mais cela ne clarifie en rien la limite entre trolling et insulte. Dans l’affaire du « pedo guy », c’est donc la justice qui va le faire.

Source : Mashable