Crédits : Diem Nhi Nguyen

Le profil des 1,8 million de femmes s’affiche dans les moindres détails sur l’écran de Victor Gevers. Ce hacker néerlandais a découvert que la société chinoise MongoDB avait recensé ce nombre impressionnant de citoyennes dans le but de repérer les femmes « prêtes pour reproduction ». « La Chine fait face à une “pénurie” de femmes. Une organisation a donc commencé à bâtir une base de données, enregistrant plus de 1,8 million de femmes avec toutes sortes d’informations, comme leur numéro de téléphone, leur adresse, leur formation, leur numéro d’identité, leur état civil, et le statut “prête pour reproduction” », rapporte-t-il ainsi sur Twitter le 9 mars 2019.

https://twitter.com/0xDUDE/status/1104482014202351616

Après analyse du document, qui n’est désormais plus en ligne, Victor Gevers constate que « la fille la plus jeune de la base de données a 15 ans » à peine. « La plus jeune présentant le statut « Prête à se reproduire : 1 » a 18 ans. La moyenne [des femmes présentées comme aptes à la reproduction] est d’environ 32 ans, et la plus âgée a 39 ans. Elles sont majoritairement célibataires (89%), puis divorcées, (10%), ou veuves (1%) », résume-t-il.

Le commanditaire, à l’origine de cette violation des données privées flagrante n’a pas été identifié. Les internautes spéculent donc, évoquant tour à tour un site de rencontres en ligne, ou les organisations gouvernementales souhaitant repeupler la Chine. Le pays serait en effet en manque de 60 millions de femmes, suite à la mise en place de la politique de l’enfant unique, en 1979, rapportait The Economist en 2017.

Après des décennies passées à réduire la population, et à encourager les naissances masculines, le gouvernement communique à grand renfort de slogans de propagande, exhortant les couples à « avoir des enfants pour le pays ». De nombreux médias dénoncent une politique gouvernementale « intrusive et insensible ».

Source : Forbes