Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a épousé ce 23 mars sa compagne de longue date Stella Morris dans la prison de Belmarsh, à Londres, où il est détenu depuis 2019, indique le Guardian le 24 mars.

Au milieu du cauchemar qu’il vit depuis les révélations de WikiLeaks en 2010, le lanceur d’alerte australien Julian Assange a malgré tout pu obtenir de la prison de haute sécurité de Belmarsh où il est détenu l’autorisation d’épouser sa compagne. Si la cérémonie qui a eu lieu ce mercredi 23 mars a été très médiatisée, elle n’a pu être ouverte qu’à quatre invités, en plus des deux témoins officiels et de deux gardiens. La petite assemblée a ainsi pu célébrer le mariage d’Assange et de Stella Morris, ensemble depuis 2015 et déjà parents de deux enfants. Mme Morris, une avocate de 38 ans, a été accueillie par une foule de partisans à sa sortie de la cérémonie, venus réclamer la « libération de Julian Assange ».

« Je suis très heureuse et très triste. J’aime Julian de tout mon cœur et j’aimerais qu’il soit là », a indiqué la jeune mariée, avant de qualifier la détention de son mari de « cruelle et inhumaine ». « L’amour que nous avons l’un pour l’autre nous porte à bout de bras », a-t-elle ajouté. « C’est la personne la plus extraordinaire que je connaisse. »

Pour rappel, Julian Assange est incarcéré depuis 2019 au Royaume-Uni dans le cadre d’une procédure d’extradition demandée par les États-Unis. Inculpé pour  “espionnage”, le célèbre journaliste et activiste est visé par 18 chefs d’accusation prononcés par le gouvernement américain, qu’il fuit depuis 2010. En étant jugé aux États-Unis, il risque jusqu’à 175 ans de prison, notamment pour avoir révélé sur le site WikiLeaks que l’armée américaine avait tué des centaines de civils lors d’incidents non signalés pendant la guerre en Afghanistan. Si les États-Unis affirment que ces documents ont « enfreint la loi » et « mis des vies en danger », Assange invoque lui une entrave à la liberté de la presse motivée par des considérations politiques. La question de la demande d’extradition américaine n’a en tout cas toujours pas été tranchée, et la ministre de l’Intérieur britannique Priti Patel devrait prendre sous peu une décision finale.

Source : The Guardian