Après des décennies de croissance incontrôlée de la population des hippopotames importés en Colombie par le narcotrafiquant Pablo Escobar, pour vivre dans sa Hacienda Nápoles, le gouvernement a finalement ordonné la stérilisation de certains d’une partie d’entre eux, rapportait le Washington Post le 18 octobre. 

24 des 80 hippopotames présents aux abords de l’ancienne propriété du patron du cartel de Medellín ont donc été stérilisés par Cornare, une organisation régionale de protection de l’environnement. L’objectif de cette opération est de maîtriser la prolifération de l’espèce, qui menace les écosystèmes locaux. Alors au sommet de sa gloire, Pablo Escobar avait importé un couple d’hippopotames pour le zoo privé de son ranch, situé à 150 km à l’est de Medellín, dans le département d’Antioquia. Les animaux ont été abandonnés en 1993, à la mort d’Escobar, ce qui a permis aux hippopotames de se reproduire pour former aujourd’hui une colonie de 80 animaux – la plus grande colonie d’hippopotames en dehors de l’Afrique.

Mais les gros animaux sont devenus rapidement un problème pour l’écosystème de la région. Cornare, une organisation régionale de protection de l’environnement, indique dans un communiqué qu’elle a finalement été contrainte d’administrer du Gonaco, un « contraceptif efficace à la fois sur les mâles et les femelles » pour maîtriser la croissance « incontrôlée » de cette espèce « invasive ». L’organisation a réussi à injecter trois doses à 24 hippopotames, en utilisant soit des fusils à fléchettes, soit des appâts pour les capturer.

L’opération réalisée par Cornare est soutenue financièrement et techniquement par les États-Unis. Elle s’est déroulée principalement dans la municipalité de Puerto Triunfo, au nord-ouest de la Colombie. L’organisation a déclaré avoir l’ambition de devenir « une référence mondiale pour le contrôle d’une population invasive d’hippopotames, un cas unique sur la planète ». La saga des hippos de la cocaïne continue.

Source : The Washington Post