Le monde se dirige tout droit vers une crise alimentaire sans précédent. D’après les estimations d’Oxfam International, citées par Bloomberg le 31 août, la faim pourrait toucher 132 millions de personnes supplémentaires en 2020. En raison de la pandémie,  l’ONG estime que davantage de personnes pourraient mourir de la faim chaque jour que du Covid-19 d’ici la fin de l’année.

La situation est d’autant plus terrible que le monde n’a jamais produit autant de nourriture, et aucun endroit de la planète n’est épargné. « Les cicatrices de cette crise seront visibles pour des générations », affirme Mariana Chilton, directrice du Center for Hunger-Free Communities de l’université Drexel, en Pennsylvanie. « Nous en parlerons encore en 2120. »

D’ici la fin de l’année 2020, Oxfam estime que 12 000 personnes pourraient mourir de faim chaque jour en raison de la pandémie de Covid-19, soit actuellement plus du double de morts quotidiens du virus lui-même.

Une crise dont les conséquences se feront sentir longtemps. Même dans le meilleur des cas, les Nations unies prévoient que la faim dans le monde sera plus grave au cours de la prochaine décennie que ne l’estimaient les prévisions d’avant la pandémie. D’ici 2030, le nombre de personnes sous-alimentées pourrait atteindre 909 millions, contre 841 millions avant la pandémie.

« La pandémie a mis à nu les failles du système, elle a révélé les endroits où il commence à s’effondrer », conclut sombrement Nate Mook, directeur de l’association humanitaire World Central Kitchen.

Source : Bloomberg