Dans un article publié début février dans le Journal international d’astrobiologie, une équipe de chercheurs de l’université de Cambridge propose un cadre de pensée étonnant : si l’on admet la possibilité que la Terre soit vivante, peut-elle être dotée d’une intelligence et d’une conscience propres ? Ils supposent que oui.

Penser la Terre comme une entité pensante ayant son propre esprit… Si l’idée ferait sûrement un bon script de film de science-fiction, elle pourrait aussi être une réalité. C’est du moins ce que défend une équipe de chercheur.se.s de l’université de Cambridge, avec le concept « d’intelligence planétaire ». Celui-ci part d’un examen de l’impact qu’à l’humain sur la Terre, avec notamment les avancées technologiques dont il est à l’origine. Dès lors, il s’agit selon eux de comprendre que ces progrès technologiques ne se sont pas seulement arrivées “sur” Terre, mais bien qu’elles sont aussi arrivées “à” la planète. Or ces changements, dont l’humain est responsable, seraient actuellement en train de modifier l’équilibre environnemental de la Planète bleue de manière définitive.

L’article souligne ainsi avant tout la difficulté qu’éprouve l’humain à comprendre l’impact qu’il a sur la Terre. « Nous n’avons pas encore la capacité de réagir collectivement dans l’intérêt de la planète », confirme Adam Frank, professeur de physique à l’université de Rochester et coauteur de l’article. L’exploration du concept d’intelligence planétaire pourrait alors être un cadre utile pour concevoir les voies possibles de l’évolution à long terme des planètes habitées. Ce cadre appliqué à la Terre permettrait ainsi de mieux comprendre les trajectoires à prendre dans le futur pour y assurer la vie, en plus de prévoir avec plus d’exactitude l’évolution que connaîtra la planète.

Adam Frank conclut que cela pourrait mettre en évidence « ce que nous devons savoir pour survivre à la crise climatique, en considérant ce qui pourrait se produire sur n’importe quelle planète où la vie et l’intelligence évoluent ».

Source : International journal of astrobiology