Des scientifiques australiens ont découvert qu’il est possible d’utiliser le cannabis pour lutter contre les superbactéries, un énorme soulagement pour la communauté médicale. En effet, le fait que certaines de ces bactéries deviennent résistantes à tous types d’antibiotiques était une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Mais une nouvelle classe d’antibiotiques issus du cannabis parviendrait à les désarmer, annonçaient les chercheurs sur le site UQ News le 20 janvier.

Les chercheurs de l’université du Queensland ont examiné cinq composés du cannabis pour leurs propriétés antibiotiques. Ils ont découvert que l’un d’entre eux, le cannabidiol, plus connu sous le nom de CBD, peut tuer un large éventail de bactéries, comme ils l’expliquent dans une nouvelle étude parue dans la revue Nature.

Le CBD est ainsi efficace contre un nombre très important de bactéries Gram-positives, y compris des pathogènes résistants aux antibiotiques tels que le staphylocoque doré (résistant à la méticilline). Mais le CBD serait aussi efficace contre des bactéries Gram-négatives, comme Neisseria gonorrhoeae, qui cause la gonorrhée, une maladie sexuellement transmissible.

« C’est la première fois qu’il est démontré que le CBD tue certains types de bactéries à Gram négatif. Ces bactéries ont une membrane externe qui constitue une ligne de défense supplémentaire rendant plus difficile la pénétration des antibiotiques », a déclaré le Dr Mark Blaskovich, directeur de l’institut de biosciences moléculaires de l’université du Queensland. « Nous pensons que le cannabidiol tue les bactéries en faisant éclater leurs membranes cellulaires externes, mais nous ne savons pas encore exactement comment il le fait, et nous devons faire des recherches supplémentaires », précise-t-il.

La société Botanix Pharmaceuticals a aussi participé aux recherches. Son président, Vince Ippolito, a d’ailleurs annoncé que l’entreprise allait progresser vers des essais cliniques. « Ces résultats cliniques de phase 2a sont attendus au début de cette année et nous espérons que cela ouvrira la voie aux traitements de la gonorrhée, de la méningite et de la légionellose », poursuit le Dr Blaskovich. Les spécialistes estiment qu’il faudra 10 à 15 ans avant qu’il ne devienne un antibiotique approuvé, si les autres essais réussissent. C’est décidément une plante incroyable.

Source : UQ News/Nature