Reposez-vous bien, ce week-end. Une équipe menée par la neurologue Miche Bellesi de la Marche Polytechnic University, en Italie, a examiné les réponses cérébrales des mammifères pendant leur sommeil. Ils ont remarqué d’étranges symptômes chez des souris mal reposées qui ne se retrouvaient pas chez les autres. Un sommeil de qualité est essentiel pour recharger ses batteries, mais en outre, lorsque nous dormons, notre cerveau change d’état et élimine les sous-produits toxiques produits par l’activité neuronale durant la journée. Un tel processus se produit également chez les cerveaux chroniquement privés de sommeil, mais avec un résultat différent : l’hyperdrive, un état d’activité trop rapide. Les chercheurs ont constaté que des troubles du sommeil sur le long terme provoquaient des pertes considérables et irréversibles de neurones et de connexions synaptiques. Le retour à un rythme de sommeil normal pourrait donc ne pas réparer les dégâts. Les neurones de notre cerveau sont en réalité constamment rafraîchis par deux types différents de cellules gliales, qu’on surnomme la « colle du système nerveux ». Les cellules microgliales sont responsables de l’élimination des cellules vieilles et usées, tandis que les astrocytes « taillent » les synapses inutiles dans le cerveau pour rafraîchir et remodeler son câblage. Nous savions que ce processus se produisait lorsque nous dormions pour éliminer l’usure neurologique du jour, mais d’après les résultats de cette nouvelle étude publiée le 24 mai dernier, il semble que la même chose se produise lorsque nous commençons à perdre le sommeil. Sauf qu’au lieu d’avoir un effet bénéfique, le cerveau se dévore lui-même. « Nous montrons pour la première fois que des portions de synapses sont littéralement consommées par les astrocytes à cause de la perte de sommeil », a confié Bellesi à New Scientist. Beaucoup de questions subsistent : est-ce que ce processus se produit dans le cerveau humain de la même manière que dans celui des souris ? Un rattrapage du sommeil peut-il inverser les dégâts ? Des questions auxquelles il faut absolument répondre, et rapidement. Sources : The Journal of Neuroscience/New Scientist