Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la découverte du journal d’Anne Frank, les historiens n’avaient jamais réussi à mettre le doigt sur celui ou celle qui a dénoncé la jeune fille et sa famille aux nazis, menant à leur déportation. Après six ans d’enquête, un ex-agent du FBI et un documentariste néerlandais disent avoir trouvé le coupable, dans un documentaire diffusé ce dimanche sur la chaîne américaine CBS.

Pour percer le mystère, les deux hommes ont réuni une équipe composée d’un psychologue judiciaire, d’archivistes, d’historiens et de criminologues, combinée à l’IA et d’autres techniques modernes de résolution de crimes. Parmi une dizaine de suspects, c’est le nom d’Arnold van den Bergh qui s’est détaché. Ce notaire juif renommé, qui vivait à l’époque à Amsterdam avec sa femme et ses enfants, est devenu membre en 1940 d’une organisation fondée par les Nazis regroupant des personnalités juives. L’équipe dirigée par Vince Pankoke, l’ex-agent du FBI, conclut que « l’adresse de l’annexe secrète a été révélée par le notaire Arnold van den Bergh, membre du Conseil juif d’Amsterdam. » Leurs familles étaient épargnées en échange de leur collaboration. Van den Bergh aurait pour sa part dénoncé Anne Frank et ses parents. Une note anonyme envoyée après la guerre au père d’Anne, Otto Frank, confirmerait le nom du coupable.

Il aurait « transmis une liste d’adresses de cachettes au Sicherheitsdienst (service de renseignement et de maintien de l’ordre de la SS) en échange de la protection de sa famille », indique l’agent du FBI. D’après les enquêteurs, Otto Frank, le père d’Anne et seul rescapé de la famille, aurait protégé le notaire « pour ne pas accabler ses enfants ou pour ne pas attiser la haine antisémite ». Les conclusions des enquêteurs sont retranscrites dans l’ouvrage Qui a trahi Anne Frank ?, publié ce 17 janvier par HarperCollins France.

Anne Frank est décédée dans un camp de concentration nazi en 1945, à l’âge de 15 ans, après deux ans de clandestinité. La diariste juive a témoigné dans son journal intime de la vie clandestine des Juifs sous l’occupation allemande, elle qui a fui l’Allemagne en 1933 pour les Pays-Bas. Cinq années d’investigation ont permis de lever le mystère entourant la dénonciation de la jeune Allemande et de sa famille aux nazis.

Source : CBS News