Des plantes médicinales, comme la coca ou l’ayahuasca, étaient utilisées par les Incas dans la préparation de cocktails hallucinogènes destinés aux enfants qui allaient être sacrifiés, rapportait Science News le 2 avril.

Les Incas pratiquaient volontiers le sacrifice, qui était considéré comme une chance d’arriver plus rapidement dans l’au-delà, ou une occasion de devenir l’hôte d’un dieu. Parmi les sacrifiés, des scientifiques ont retrouvé des corps d’enfants de quatre à huit ans et ont fait une analyse toxicologique de leurs cheveux et de leurs ongles. Les résultats qui leur sont parvenus sont particulièrement déroutants. Dans les jours et les semaines précédant leur sacrifice, on leur donnait à boire des concoctions à la composition surprenante.

Dans ces mixtures, on retrouvait notamment des feuilles de coca, et de fortes doses d’ayahuasca, une plante hallucinogène, notamment une variété appelée B. caapi. « C’est la première preuve que B. caapi aurait pu être utilisé dans le passé pour ses propriétés anti-dépressives », a ainsi déclaré la bio-archéologue Dagmara Socha, de l’université de Varsovie. Mais selon plusieurs archéologues, les enfants n’étaient pas nourris avec ces substances pour les calmer de l’angoisse de leur sacrifice.

Ils ne savaient vraisemblablement pas qu’ils allaient mourir. Selon l’archéologue Lidio Valdez, ces mixtures avaient plutôt pour rôle de calmer les sentiments négatifs liés à l’éloignement prolongé de leur famille, car les sacrifices avaient lieu bien loin de la ville de Cuzco, en général en pleine nature, et dans un cas bien précis, au sommet du mont Ampato. « La montagne était probablement liée à l’eau ou à la pluie et les enfants étaient peut-être sacrifiés pour demander aux dieux de la montagne d’envoyer de l’eau », a expliqué Valdez.

Source : Science News