Des scientifiques de l’université d’Oxford ont découvert que mesurer le temps précisément rapproche un peu plus l’univers de sa disparition, révélait News Scientist le 7 mai. Un phénomène qu’ils ont constaté en étudiant une horloge ultra-précise.

Natalia Ares et ses collègues de l’université d’Oxford ont fait cette découverte troublante en utilisant une minuscule horloge dont la précision peut être contrôlée. L’horloge est constituée d’une membrane de nitrure de silicium de 50 nanomètres d’épaisseur, mise en vibration par un courant électrique.

Ils ont constaté qu’à mesure qu’ils augmentaient la précision de l’horloge, la chaleur produite dans le système augmentait, accroissant l’entropie de son environnement en bousculant les particules proches.  Ce qui signifie que « plus une horloge est précise, plus on en paye le prix d’une manière ou d’une autre », explique le Dr Ares.

Lorsque les chercheurs.euses ont comparé leurs résultats avec les modèles théoriques développés pour les horloges qui reposent sur des effets quantiques, ils ont été surpris de constater que la relation entre la précision et l’entropie semblait être la même pour les deux.

« En mesurant le temps, nous augmentons l’entropie de l’univers », conclut le Dr Ares. Et plus il y a d’entropie dans l’univers, plus il se rapproche de sa disparition. « Peut-être devrions-nous arrêter de mesurer le temps », conclut-elle en plaisantant. Attendez néanmoins avant de jeter vos montres à la poubelle car l’échelle de l’entropie supplémentaire est si petite qu’il n’y a, selon les scientifiques, pas lieu de s’en inquiéter.

Il convient cependant de rester prudent avec ces résultats car il existe de nombreux types d’horloges pour lesquels la relation entre la précision et l’entropie n’a pas été testée. « On ne sait toujours pas comment ce principe s’applique à des dispositifs réels tels que les horloges atomiques, qui repoussent les limites quantiques ultimes de la précision », tempère Mark Mitchison du Trinity College de Dublin. C’est là la prochaine étape de leurs recherches.

Source : News Scientist