Le nouveau casque de réalité augmentée HoloLens2 est partout sur le stand de Microsoft. Derrière les caisses en verres installées par la multinationale au Mobile World Congress de Barcelone, on peut seulement voir ses formes, similaires à celles du premier modèle. Et de longues files de curieux encombrent l’entrée des quatre salles d’essai, au bout desquelles une barrière d’hôtesses mortes d’ennui monte la garde. Dans la pièce Microsoft Dynamics 365 – la marque développant des « applications pour des entreprises intelligentes » – l’appareil est testé en interaction avec deux machines, M20 et S30.

Une fois vissé sur le crâne, l’expérience démarre. Sur la visière translucide, un bouton apparaît, où l’on clique en avançant le doigt dans un vide maintenant rempli d’animations. L’utilisateur peut ensuite guider un oiseau par des mouvements de mains, pour se familiariser avec la réalité augmentée. Il est alors temps de passer aux choses sérieuses. L’instructeur propose d’appeler un assistant, dont le numéro figure sur un annuaire. Le visage de cet homme chargé d’aider à réparer les machines M20 et S30 s’affiche comme sur Skype. On peut désormais le mettre de côté par un mouvement de main pour suivre ses instructions vocales, agrémentées par des croquis dessinés comme sur le réel.

Crédits : Servan Le Janne

Cette nouvelle version du casque HoloLens à 3 500 dollars met la réalité augmentée au service des entreprises. Des partenariats existent déjà avec Saad, Airbus ou Honeywell. Elle se veut plus confortable et d’une meilleure résolution graphique, selon le PDG du groupe, Satya Nadella. La technologie sera aussi mise à disposition de l’armée américaine, Microsoft ayant signé avec elle un contrat de 479 millions de dollars portant sur un système de « vision augmentée intégrée » en novembre 2018. Cela ne réjouit tout le monde : certains employés de la multinationale refusant « de créer une technologie pour la guerre et l’oppression ».

Crédits : Servan Le Janne

Interrogé à propos de cette contestation lors de son passage à Barcelone, Satya Nadella a assuré qu’il ne comptait pas reconsidérer l’accord. « Nous avons décidé que nous n’allions pas refuser la technologie aux institutions que nous avons choisies dans les démocraties afin de protéger les libertés dont nous jouissons », a-t-il déclaré. Ce choix serait même d’après lui une façon pour Microsoft d’ « agir de façon responsable dans une démocratie ». Microsoft assume donc, sans pousser le vice jusqu’à proposer un test d’HoloLens militaire sur son stand.

Sources : MWC19/Mashable