Par la complexité de sa structure, le cerveau humain peut faire penser à un ordinateur. Ses 86 milliards de neurones et leurs dix billiards de connexions forment un circuit dont les embranchements échappent à la compréhension des plus brillants esprits. Pour le comprendre, il nous faudrait non seulement appréhender les 1 000 protéines qui existent à chaque carrefour mais aussi savoir comment les connexions ont évolué au cours de la vie, confie le neurobiologiste Steven Rose à The Conversation dans un article paru le 19 juin. Autrement dit, nos cerveaux sont à la fois particulièrement efficaces mais bien en peine de saisir leur propre fonctionnement. Mais pourquoi sont-ils aussi gros ? La métaphore de l’ordinateur a ses limites. Les machines sont bourrées de données à leur naissance qu’elles conservent à leur mort, tandis que celles dont nous disposons se forment au long de la vie. Les êtres humains sont même capables de stocker une mémoire erronée tout en étant persuadée de sa véracité. À la différence des PC, le cortex offre une grande capacité d’adaptation qui fait de nous des êtres sociaux. Cela nous rend résilients face aux changements climatiques et nous permet de vivre dans de vastes groupes sociaux. C’est là que résiderait la clé de l’énigme. D’après l’anthropologue Robin Dunbar, les gros cerveaux se développent afin de garder une trace des relations. Alors que ceux des chimpanzés sont plus dépendants de leurs gènes, les nôtres sont modelés par l’environnement. Cette flexibilité explique la capacité des générations à se saisir d’outils de communication modernes, qui impliquent des relations sociales différentes. Mais l’ingénierie de cette faculté d’adaptation demeure obscure. Source : The Conversation