Les habitants de la ville de Timmins, dans le nord de la province canadienne de l’Ontario, sont scandalisés par l’abattage d’un très rare élan blanc, souvent comparé à un « esprit des forêts ». Les tribus indigènes de la région ont promis une récompense à toute personne qui pourrait les aider à mettre la main sur les braconniers, rapportait le Guardian le 15 novembre.

Ces braconniers encore non-identifiés ont tué deux élans femelles, dont une au pelage immaculé. Les restes, y compris leur tête, ont été abandonnés le long d’une route isolée. « Tout le monde est triste, indigné. Pourquoi tirer sur ces créatures ? Personne n’a besoin d’un tel animal », a déclaré Murray Ray, le chef de la tribu indigène de Flying Post. « Si vous avez un permis pour tirer sur un élan, choisissez une autre cible. Laissez les élans blancs tranquilles. »

Les élans blancs ne sont pas albinos, ils tirent leur couleur d’un gène récessif. Au sein des tribus de la région, les animaux blancs comme le bison, le corbeau et le grizzly sont considérés comme sacrés et ne doivent pas être blessés. « Personne ne sait exactement combien il y en a dans la région, donc la perte d’un seul élan est déjà de trop », ajoute Troy Woodhouse, autre membre de la communauté du Flying Post.

Mark Clement, un photographe de la région, estime qu’il pourrait y avoir jusqu’à 30 élans blancs répartis dans la région. Si ces animaux sont connus depuis plus de 40 ans, ce n’est qu’au cours de la dernière décennie qu’ils ont obtenu une protection juridique. Dans toute la région, des panneaux signalent que leur abattage est interdit, le seul endroit du pays où une telle loi existe.

La tribu de Flying Post a demandé que la peau de cet élan sacré leur soit rendue afin qu’une cérémonie puisse être organisée pour l’honorer. Tous les responsables d’associations de protection et de défense des animaux se sont réunis afin de regrouper de l’argent pour inciter les Canadiens à donner des informations sur l’identité des braconniers. Grâce à l’aide de Woodhouse et d’autres groupes de défense des animaux, la récompense s’élève aujourd’hui à 8 000 dollars canadiens, soit un peu plus de 5 000 euros.

Source : The Guardian