Le plus haut glacier de l’Everest, le Col Sud, n’échappe pas à la crise climatique mondiale. Des scientifiques ont publié le 3 février dans la revue Nature une étude dans laquelle ils révèlent que la perte de glace de l’Everest s’accentue en raison de l’amincissement du manteau neigeux, à mesure que les températures augmentent.

Les scientifiques font partie de l’expédition National Geographic and Rolex Perpetual Planet Everest, chargée depuis 2019 d’étudier les transformations dues au changement climatique sur l’ensemble de l’aire montagneuse Hindu Kush-Himalaya (HKH). S’appuyant sur des données provenant de stations météorologiques et sur des échantillons de glace, les modèles des chercheurs indiquent que chaque année, plusieurs décennies de glace accumulée sont perdues. Si les changements sont visibles depuis les années 1950, l’amincissement des glaciers s’est nettement accéléré depuis la fin des années 1990, ces derniers ayant perdu 55 mètres d’épaisseur au cours des 25 dernières années.

L’un des auteurs de l’étude, le glaciochimiste Mariusz Potocki, explique que « les prévisions climatiques pour l’Himalaya suggèrent un réchauffement et une perte de masse glaciaire continue ». Le glaciologue de l’Université du Maine Paul Mayewski confirme quant à lui sans détour l’hypothèse selon laquelle les plus hauts glaciers de la planète seraient impactés par le changement climatique d’origine humaine : « La réponse est un oui retentissant, et très significatif depuis la fin des années 1990 ».

Ce constat sonne comme un avertissement pour les glaciers du monde entier : certaines prévisions annoncent même que des glaciers aussi hauts que celui du Col Sud pourraient disparaître dès 2050. Concernant le mont Everest, son escalade sera plus difficile et le risque d’avalanches s’accroît à mesure que la glace fond. Surtout, l’impact de cette fonte pour les personnes dépendantes du glacier en eau potable et pour l’agriculture peut s’avérer dramatique.

Source : Nature