Une compagnie minière vient de faire exploser un site aborigène vieux de 46 000 ans en Australie, et ce en toute légalité, révélait le Guardian le 26 mai. Plus de 7 000 artefacts avaient été retrouvés sur le site, dont une tresse vieille de 4 000 ans qui, selon les preuves ADN, appartenait à un ancêtre direct des aborigènes qui vivent encore dans cette région.

Un site culturel vieux de 46 000 ans, d’une grande valeur archéologique et sacré pour les indigènes d’Australie, a été détruit par la compagnie minière Rio Tinto qui étend sa mine de fer. L’acte de destruction a été délibérément fait avec la permission du gouvernement australien. La grotte était l’une des plus anciennes de la région occidentale de Pilbara et le seul site à l’intérieur des terres à présenter des preuves d’une occupation continue qui a duré jusqu’à la dernière période glaciaire.

Rio Tinto, la compagnie minière qui a détruit la grotte, a reçu l’autorisation de démolir le site sacré en 2013. « C’est l’un des sites les plus sacrés de la région de Pilbara… nous voulions que cette zone soit protégée », déploré Burchell Hayes, le directeur de la corporation aborigène Puutu Kunti Kurrama et Pinikura (PKKP) qui supervise le territoire.

En 2014, une fouille archéologique a été approuvée afin que les chercheurs puissent récupérer les artefacts à l’intérieur de l’abri sous roche. Les fouilles ont révélé que le site était en fait deux fois plus vieux que les estimations et qu’il contenait plus de 7 000 objets sacrés, dont des meules vieilles de 40 000 ans et des milliers d’os provenant de tas d’ordures montrant des changements dans la faune sauvage au cours de la période préhistorique. Pour l’archéologue Michael Slack, qui a dirigé le projet, c’était une découverte unique.

Le 24 mai 2020, la grotte a été dynamitée par Rio Tinto pour faire place à l’expansion de son exploitation de minerai de fer. Ses trésors sont perdus à jamais.

Source : The Guardian