Une Américaine affirme avoir participé en 2021 à une expérience organisée par la marque de bière Coors, qui serait parvenue à injecter des publicités dans ses rêves. Elle aurait accepté de se porter volontaire en échange de 1 000 dollars (environ 910 euros), indiquait The Hustle le 18 mars.

C’est une nouvelle frontière dans le marketing qui a été franchie par la célèbre marque de bière américaine Coors. En répondant à une offre qui proposait 1 000 dollars à des « dormeurs volontaires » en échange d’une étude de leur sommeil, l’écrivaine américaine Bobbi Gould pensait avoir trouvé une affaire en or. Elle s’est donc rendue dans un entrepôt à Los Angeles, où elle a été branchée avec plus d’une douzaine d’autres volontaires à un système de surveillance du cerveau. Les cobayes ont alors dû regarder une vidéo qui présentait des produits Coors au milieu de chutes d’eau et de paysages de jungle. Les organisateurs de l’expérience ont ensuite demandé aux volontaires de s’endormir, tout en écoutant le son de la vidéo qu’ils venaient de regarder. L’écrivaine a finalement déclaré avoir fait une série de « rêves bizarres sur Coors » au cours des huit heures de sommeil qui ont suivi l’expérience.

« Dans l’un d’entre eux, j’étais sur un bâton sauteur et je sautais partout avec des produits Coors », se souvient-elle. « Dans un autre, j’étais dans un avion en train de lâcher des canettes de Coors sur des gens, et ils m’acclamaient. » Mais la démarche n’a pas plu à l’écrivaine. Après la séance de rêves, elle et les autres cobayes ont été dirigés vers un groupe de discussion, où ils ont été invités à échanger sur leurs expériences. Elle dénonce alors s’être sentie comme « un rat de laboratoire », alors que les chercheurs « essayaient d’implanter Coors dans [nos] cerveaux ».

Ce n’est pas la première fois que Coors mène des études visant à injecter des publicités dans les rêves. Dès 2021, des scientifiques avaient dénoncé le fait que la société travaillait avec des chercheurs à “concevoir” des publicités dans les rêves de volontaires en utilisant l’audio et la vidéo, au même titre que Xbox ou Burger King. Une équipe de 40 chercheurs spécialisés dans les rêves avaient alors signé une lettre ouverte, qui appelait à la réglementation des « expériences d’incubation de rêves ciblés » comme celle de Coors. De telles expériences peuvent effectivement inquiéter et interroger quant aux techniques publicitaires toujours plus intrusives des grandes sociétés, dont les limites semblent de plus en plus lointaines. « Il est facile d’envisager un monde dans lequel les haut-parleurs intelligents deviennent des instruments de publicité passive et inconsciente pendant la nuit, avec ou sans notre permission », alertait ainsi la lettre publiée en 2021.

Source : The Hustle