Une visite du dispositif de surveillance urbaine hi-tech de Mexico

La ville de Mexico connaît une flambée de la violence depuis plusieurs années. En 2015, le taux d’homicides y a grimpé de plus de 20 %, du jamais vu depuis 1998. En réponse, le gouvernement mexicain a dépensé plus d’un milliard d’euros en matière de sécurité publique, et notamment dans un programme de surveillance urbaine à la pointe de la technologie baptisé Ciudad Segura (« ville sûre »), dont le cœur est le centre C4I4. Ce bunker de béton de trois étages entouré d’un mur d’enceinte de six mètres de haut a ses yeux partout : ses écrans retransmettent les images de 13 000 caméras dispersées dans la ville. Construit par compagnie de télécommunications mexicaine Telmex et la multinationale française Thales, le C4I4 (pour Comando, Control, Comunicaciones, Cómputo, Inteligencia, Integración, Información e Investigación) s’entoure d’unités mobiles, de drones, et de caméras installées aux quatre coins de Mexico, dont les poteaux comportent un bouton d’appel du centre en cas d’urgence. La salle de contrôle comprend un centre d’appel de 90 personnes, 132 répartiteurs et une équipe de 20 opérateurs de surveillance. Leurs unités de travail sont munies d’un logiciel qui repère par exemple automatiquement les plaques d’immatriculation et signale les comportements anormaux, comme les gens qui courent ou se déplacent en groupe. Le centre peut être instantanément mis en relation avec les autorités au moindre incident. Le C4I4 n’est pas ouvert au public, en dépit du fait que la ville affiche fièrement les éléments de son dispositif Ciudad Segura. Mais depuis son inauguration en 2011, le crime n’a fait qu’augmenter dans la capitale mexicaine. Sources : CDMX, CAEPCCM, Places Nicolas Prouillac et Arthur Scheuer Les plus dangereux sont au Mexique. ↓