Crédits : Nusrat Jahan Rafi

Originaire de la petite ville de Feni, à environ 160 km de Dacca, la capitale du Bangladesh, Nusrat Jahan Rafi est devenue un symbole. L’assassinat par le feu de cette jeune femme de 19 ans en avril 2019 avait choqué le monde entier et des manifestations avaient été organisées dans le pays pour que justice soit faite. Le procès a finalement été rapide, condamnant les 16 prévenus à la peine de mort, rapporte la BBC aujourd’hui.

Le 27 mars 2019, Nusrat Jahan Rafi s’était rendue au commissariat afin d’expliquer que le directeur de son établissement l’avait agressée sexuellement. Soutenue par sa famille, la jeune femme s’était toutefois retrouvée face à des policiers moqueurs qui minimisaient son agression. Quelques jours plus tard, le 6 avril, elle s’est rendue à l’école pour passer un examen, passant outre les menaces et le harcèlement dont elle était victime. Ce jour-là, attirée sur le toit par une élève, elle a été brûlée vive par des étudiant·e·s aux visages couverts, parce qu’elle avait refusé de retirer sa plainte. Iels espéraient faire croire à un suicide mais la jeune femme a réussi à s’échapper. Le corps brûlé à 80 %, elle est décédée des suites de ses blessures quatre jours plus tard.

Avant de mourir, dans un message laissé sur le téléphone de son frère, Nusrat Jahan Rafi a eu la force d’identifier ses agresseurs·euses comme des élèves de son école, et de raconter le calvaire dont elle avait été victime. L’enquête qui a suivi sa mort a révélé un véritable complot qui visait à la faire taire, comprenant tant des camarades de classe que des puissants hommes de sa communauté. De plus, certains policiers ont collaboré avec les personnes reconnues coupables afin de corroborer des informations selon lesquelles elle se serait suicidée.

Au mois de mai, 16 personnes ont été accusées. Le chef de l’établissement a été accusé de harcèlement sexuel, tandis que le groupe d’accusé·e·s comprenait entre autres trois enseignants, deux leaders politiques locaux et deux élèves de sa classe. Les avocat·e·s des accusé·e·s ont déclaré qu’ils allaient faire appel de la décision rendue le 24 octobre 2019.

Source : BBC News