Les cinq géants des hydrocarbures déboursent presque autant d’argent pour promouvoir leurs actions de lutte contre le réchauffement climatique que pour empêcher la mise en place de politiques contraignantes. Un rapport d’InfluenceMap publié ce vendredi 21 mars fait ainsi état de 177 millions d’euros dépensé en un an par BP, Shell, ExxonMobil, Chevron et Total dans des campagnes destinées à « retarder, contrôler, ou bloquer des politiques de lutte contre le réchauffement climatique », rapporte le Guardian. En un an, les cinq entreprises ont également dépensé 173 millions d’euros pour faire la publicité de leurs actions en faveur du climat.

Depuis les Accords de Paris, signés en avril 2016, les grandes compagnies pétrolières auraient ainsi dépensé un milliard de dollars, à la fois en publicité et en lobbying, sur la question climatique. Selon le rapport d’InfluenceMap, près d’1,8 million d’euros ont été dépensés en annonces publicitaires ciblées sur Facebook et Instagram, à l’approche des élections de mi-mandat de 2018. L’objectif était bien de promouvoir les avantages d’une production croissante de combustibles fossiles.

Une politique schizophrène qui n’aurait qu’un objectif : bercer l’opinion publique avec des faux semblants, tout en continuant de développer leurs activités polluantes. « L’image de marque de ces géants du pétrole en matière de climat semble de plus en plus creuse, et leur crédibilité est en jeu », affirme Edward Collins, l’auteur de l’étude. « Ils soutiennent publiquement les actions pour le climat, tout en faisant pression sur toutes les politiques contraignantes. Ils défendent des solutions qui émettent peu de carbone, mais ces investissements restent minimes par rapport aux dépenses qu’ils consacrent à l’expansion du secteur des combustibles fossiles », dénonce-t-il.

Sources : The Guardian