Dans une nouvelle étude, des chercheurs canadiens décrivent le cas d’une jeune femme qui a accidentellement ingéré l’équivalent de 550 doses « normales » de LSD en une seule prise, la confondant avec une autre drogue. Parue le 12 février dans le Journal of Studies on Alcohol and Drugs, les chercheurs y expliquent qu’elle s’en est étonnamment bien sortie.

Malgré les nombreuses études sur le sujet, on sait finalement peu de choses sur les effets des psychédéliques sur l’organisme à très haute dose. En cause, la difficulté évidente pour les scientifiques de tester ce genre de dosage dangereux sur des patient.e.s. Le seul moyen pour les chercheurs est donc de recouper les différents témoignages et expériences des usagers.

Ainsi donc, une jeune femme de 26 ans – nommée CB dans l’étude – a sniffé 55 mg de LSD pur en poudre, qu’elle a confondu avec de la cocaïne. « C’est l’équivalent de 550 fois la dose normale pour un usage récréationnel », précise Mark Haden, spécialiste des recherches sur les psychédéliques à l’université de Colombie-Britannique et auteur principal de l’étude. CB a passé les 12 heures qui suivent à vomir et a expérimenté un « black-out » avant de ressentir un sentiment de plénitude au cours des 12 heures suivantes. Son état est revenu à la normale par la suite et elle pouvait converser et se déplacer par ses propres moyens.

Les chercheurs canadiens décrivent également le cas d’une jeune fille de 15 ans, AV, qui a accidentellement ingéré 10 fois la dose normale à une fête. AV avait été diagnostiquée d’une dépression, d’hypomanie et de troubles bipolaires. Peu de temps après l’overdose, AV a été victime d’une attaque et a été emmenée en urgence à l’hôpital. Cependant, plusieurs jours après, son père a remarqué que sa fille semblait complètement remise de ses troubles mentaux. « AV raconte que depuis son overdose, elle a maintenant l’impression de vivre avec un cerveau “normal”, alors qu’il lui semblait déséquilibré avant l’incident. »

Bien sûr, ces cas sont des témoignages et il faut rester très prudent avec l’interprétation des résultats, mais cette étude pourrait permettre de nouvelles découvertes dans l’usage des psychédéliques pour traiter certaines maladies mentales.

Source : Journal of Studies on Alcohol and Drugs