Des scientifiques américains ont réussi à mettre au point une lentille photographique de la taille d’un grain de sel, indiquait Newsweek le 30 novembre. Grâce à cette prouesse technique, on pourrait prendre des photos de l’intérieur de notre corps avec une qualité supérieure à celle des technologies actuelles. Les possibilités qu’elle ouvre en terme d’espionnage sont nettement moins réjouissantes…

Les caméras sont omniprésentes dans notre société. Ordinateurs, smartphones et même en pleine rue : en plus d’être nombreuses, elles sont de plus en plus petites en raison de la miniaturisation des dispositifs. Cependant, une limite est forcément imposée sur les lentilles d’appareil photo. Mais une approche différente existe. Des dispositifs miniatures sont réalisables grâce aux « nano-antennes », des petites structures capables de capter et d’émettre la lumière à l’échelle du nanomètre. Une échelle microscopique sachant qu’une feuille de papier a une épaisseur d’environ 100 000 nanomètres. Jusqu’à présent, les caméras utilisant cette technologie étaient très souvent de mauvaise qualité. Mais des chercheurs des universités de Princeton et Washington ont réussi à développer ce qu’ils appellent la « nano-optique neuronale », une nouvelle technologie de la taille d’un grain de sel qui serait capable de produire des photos en couleur avec un champ de vision à 40°.

Une caméra miniature à gauche, le nouveau dispositif à droite.

D’après les chercheurs, la qualité d’image proposée par le dispositif est « équivalente » à celle proposée par les lentilles traditionnelles, 550 000 fois plus grandes. Le nouveau système optique mesure un demi-millimètre de large, d’après le communiqué de presse de l’école d’ingénieurs de l’université de Princeton. Cette technologie « pourrait faciliter l’acquisition de nouvelles capacités » dans le domaine des images médicales, notamment l’imagerie cérébrale qui nécessite des dispositifs minuscules. Ethan Tseng, un doctorant en informatique de l’université qui a codirigé les recherches, explique dans le communiqué de presse : « Cela a été un défi de concevoir et de configurer ces petites microstructures pour qu’elles fassent ce que l’on veut. » À priori, le défi est relevé.

Le dispositif est toujours en train d’être modifié par les chercheurs américains. À terme, ils aimeraient ajouter des capacités de détection d’objets ou d’anomalies, très pertinentes pour la médecine et la robotique. Leur recherche, intitulée « Nano-optique neuronale pour l’imagerie de haute qualité des lentilles minces », a été publiée dans la revue Nature Communications le 29 novembre.

Source : Newsweek