Une équipe internationale de biologistes a découvert le moyen de lire dans les pensées des méduses, révélait Nature le 24 novembre.

Les méduses sont depuis longtemps un mystère pour la science. Malgré de nombreuses études, des zones d’ombre subsistent chez ces fascinantes créatures. En effet, ces petits corps gélatineux sont dépourvus d’un organe qui semble essentiel pour le commun des animaux : le cerveau. Pourtant, les méduses arrivent à faire fonctionner leur esprit, en se déplaçant ou en chassant, sans aucun problème. Une équipe internationale de biologistes a tenté de déceler le mystère autour de ces créatures, et publié les résultats de ses recherches dans la revue Cell.

Première observation : les méduses n’ont pas besoin de cerveau. Leur esprit fonctionne grâce à un réseau de neurones développé chez l’espèce il y a plus de 500 millions d’années, qui n’a pas beaucoup changé depuis. Le réseau de neurones, organisé simplement, est disposé en forme de parapluie, reflet du corps de la méduse. Les neurones sont ensuite divisés en tranches, à la manière d’une tarte découpée. Chaque tentacule au bord du « chapeau » de la méduse est connectée à l’une des tranches de neurones.

Les biologistes ont étudié l’espèce Clytia hemisphaerica, des méduses minuscules très facilement observables au microscope. Ils ont modifié génétiquement les spécimens afin que leurs neurones deviennent fluorescents lorsqu’ils s’activent. Ce procédé leur a permis de mieux comprendre le fonctionnement des connexions neuronales. Ils ont observé la synchronisation du réseau neuronal des créatures, et ont ensuite repéré le R. Fa+, un type de neurone destiné seulement au mouvement de « pliage » qui permet aux méduses de se nourrir. Lorsqu’ils ont tenté de le supprimer, elles n’étaient plus capables de s’alimenter.

Les premiers résultats des scientifiques indiquent qu’il existe un type de neurones par mouvement chez nos amies les méduses. Tous les mystères n’ont pas été résolus, mais l’étude permet d’en savoir davantage sur ces organismes, si simples et complexes à la fois. 

Source : Nature