Dans une nouvelle étude, deux astrophysiciens d’Applied Physics, un organisme de recherche scientifique américain indépendant, ont élaboré le premier modèle de propulsion par distorsion. Censé permettre d’effectuer des sauts dans l’hyperespace dignes de Star Trek, leur modèle n’enfreint aucune des lois de la physique, rapportait New Scientist le 3 mars.

Théoriquement parlant, la propulsion par distorsion courbe l’espace-temps à l’avant et à l’arrière du vaisseau, créant des « vagues » d’espace-temps sur lequel il peut « surfer ». Ce système, conçu par le physicien théoricien mexicain Miguel Alcubierre, doit permettre aux voyageurs spatiaux de se déplacer sur des distances excédant la vitesse de la lumière, sans dépasser physiquement cette dernière.

Jusqu’à présent, la solution était limitée par le besoin d’une quantité importante d’énergie négative, qui n’existe que dans des fluctuations à l’échelle quantique. Mais selon la nouvelle étude des physiciens d’Applied Physics, un champ gravitationnel extrêmement puissant pourrait la remplacer. La gravité ferait le gros du travail de pliage de l’espace-temps, de sorte que le passage du temps à l’intérieur et à l’extérieur de l’hyperespace serait significativement différent.

Schéma de la propulsion par distorsion

« Bien que nous ne puissions toujours pas dépasser la vitesse de la lumière, nous n’en avons pas besoin pour devenir une espèce interstellaire », estime Gianni Martire, l’un des auteurs de l’étude. Cependant, la quantité de masse requise pour produire un effet gravitationnel notable sur l’espace-temps serait très importante. « Si nous prenons la masse de la planète Terre entière et qu’on la compresse dans une coquille de 10 mètres de diamètre, alors la correction de la vitesse du temps à l’intérieur est encore faible, d’environ une heure supplémentaire dans l’année », explique l’astrophysicien Alexey Bobrick.

Les chercheurs admettent donc qu’ils ne savent toujours pas comment assembler la technologie qu’ils ont décrite dans leur article. Mais même si la réalité des voyages interstellaires est encore loin, le nombre de recherches qui suggèrent que les principes de la propulsion par distorsion sont solides en termes scientifiques sont de plus en plus nombreux. Dans un lointain futur, nous pourrons donc probablement voyager de cette façon.

Source : New Scientist