Des astronomes américains ont observé une collision entre deux planètes dans un système situé à 95 années-lumière de la Terre, indiquait Space.com le 21 octobre. Le choc était si puissant qu’une des deux planètes en a perdu son atmosphère.

La formation d’un système planétaire est plutôt chaotique. Lorsqu’une étoile a fini sa formation, le disque de matière tourbillonnant qui survit au processus s’agglutine, ce qui permet la formation de « graines de planètes », ou planétoïdes. Mais, dans un système planétaire en formation, l’environnement gravitationnel est hostile. Il n’est pas rare que ces futures planètes entrent en collision. Des astronomes du MIT ont effectué la première observation directe de l’un de ces phénomènes.

C’est dans un système planétaire situé à 95 années-lumière de la Terre que les astronomes ont réalisé cette découverte. D’après leur étude, le nuage de poussière détecté autour de la jeune étoile HD 172555, âgée de 23 millions d’années, aurait été causé par un impact planétaire tellement violent qu’une des planètes aurait perdu son atmosphère. « C’est la première fois que nous détectons ce phénomène, une atmosphère protoplanétaire dépouillée lors d’un impact géant », explique l’astronome Tajana Scheniderman.

« Tout le monde a envie de voir un impact pareil, et nous pensons qu’ils sont fréquents. Mais nous avions peu ou pas de preuves de l’existence de ce phénomène dans la plupart des systèmes observés. Désormais, nous avons un aperçu supplémentaire de cette dynamique. » Selon les astronomes, l’observation de poussière en orbite autour de l’étoile pourrait être expliquée par un impact géant entre deux planètes. Il y a au moins 200 000 ans, une planète rocheuse de la taille de la Terre aurait été percutée par un corps plus petit à une vitesse de 10 kilomètres par seconde. La violence de l’impact aurait détruit une partie de l’atmosphère de la planète rocheuse, expliquant alors la présence de monoxyde de carbone et de poussière riche en silice.

Ces résultats donneront aux astronomes des clés pour déterminer s’il y a eu un impact similaire dans d’autres systèmes planétaires. Lorsque des grandes quantités de monoxyde de carbone sont trouvées autour d’une étoile, ce qui n’est pas habituel, c’est que la formation du système ne s’est pas déroulée normalement.

Source : Space.com