Selon les astronomes de l’Observatoire astronomique de Belgrade, des structures invisibles générées par les interactions gravitationnelles des planètes du système solaire forment un réseau d’ « autoroutes de l’espace » qui s’étendrait par-delà Uranus. Ces voies cosmiques invisibles permettent le déplacement rapide d’objets dans l’espace, et pourraient être exploitées dans le futur pour nos propres explorations spatiales, proposent-ils dans une étude parue dans la revue Science Advances fin novembre.

L’équipe de chercheurs, dirigée par Nataša Todorović de l’Observatoire astronomique de Belgrade, en Serbie, explique que les variétés spatiales, des arches invisibles générées par les interactions gravitationnelles des planètes du système solaire, constituent les limites dynamiques de ces voies cosmiques. Prises ensemble, elles forment « un véritable réseau d’autoroutes célestes », comme les appellent les chercheurs.

Ce réseau cosmique peut transporter des objets de Jupiter à Neptune en seulement quelques décennies, alors que les délais sont théoriquement beaucoup plus longs dans le vide spatial – de l’ordre de centaines de milliers d’années. Mais détecter des structures cachées dans l’espace n’est pas facile, et pour cela les astronomes affirment que l’observation de la façon dont les comètes et les astéroïdes se déplacent peut fournir des indices utiles.

Pour cela, ils ont utilisé l’indicateur rapide de Liapounov (FLI), habituellement utilisé pour détecter le chaos d’un système. « Nous utilisons le FLI pour détecter la présence et la structure globale de variétés spatiales, et enregistrer les instabilités qui agissent sur les échelles de temps orbitales ; c’est-à-dire que nous utilisons cet outil numérique sensible et bien établi, pour définir les régions de transport rapide au sein du système solaire », écrivent les scientifiques dans leur article.

Ces recherches vont non seulement aider les chercheurs à comprendre le mouvement des astéroïdes et des comètes dans le système solaire, mais aussi potentiellement ouvrir des portes inimaginables jusqu’ici pour l’exploration spatiale.

Source : Science Advances