Une nouvelle étude scientifique soutenue par le programme de recherche et d’innovation Horizon 2020 de l’UE affirme que l’humanité va être confrontée un choix crucial d’ici 2050 : soit nous choisissons de préserver des PIB élevés, au prix de pénuries de minéraux ainsi que d’un réchauffement climatique et d’un bilan énergétique catastrophiques ; soit nous abandonnons le PIB au profit d’une consommation d’énergie raisonnable et d’économies en faveur de l’emploi, de la santé et de l’éducation. Bref, soit nous tirons une croix sur le capitalisme effréné, soit nous allons dans le mur avec lui, résumait Vice le 21 octobre.

Cette nouvelle étude publiée dans la revue Energy Strategy Reviews ne peut que conclure qu’il nous faut fondamentalement transformer le capitalisme (à tout le moins) pour que l’humanité survive. Car pour permettre à nos économies capitalistes de croître au rythme actuel, nous devrons disposer d’une quantité de minéraux et de matériaux que la Terre ne peut pas fournir.

Les chercheurs prévoient que les économies sous leur forme actuelle stagneront dans tous les cas en raison des limites du pic pétrolier vers 2025-2040. Elles seront alors contraintes de s’orienter vers une transition énergétique durable, qui elle aussi atteindra rapidement ses limites étant donné que les quantités de cuivre, de lithium et de manganèse demandées sont bien supérieures à celles offertes par les réserves planétaires actuelles.

Enfin, l’économie capitaliste telle qu’on la connaît actuellement garantit que les objectifs des accords de Paris ne seront jamais atteints. Car même si la dépendance aux énergies fossiles est en voie d’être réduite, d’autres secteurs économiques continuent eux d’en dépendre totalement. Tout cela signifie que les températures moyennes mondiales continueront à augmenter bien au-delà d’1,5 °C, basculant dans la zone de danger qui menace d’entraîner la destruction de la plupart des récifs coralliens, l’augmentation des mauvaises récoltes, l’accélération des phénomènes météorologiques extrêmes et bien d’autres fléaux qui nous attendent.

Nous nous posions récemment la question de savoir si l’urgence climatique allait causer ou non la sortie du capitalisme. Il semblerait qu’il soit vraiment urgent d’y répondre.

Source : Vice