La première cargaison de vin ayant séjourné dans l’espace a enfin révélé ses secrets. Après 14 mois à bord de l’ISS, les grands crus bordelais envoyés par la start-up française Space Cargo Unlimited étaient proposés à la dégustation. Et de l’avis des 12 spécialistes qui les ont testées, les bouteilles ont bien vécu l’expérience, rapportait 20 Minutes le 24 mars.

Mercredi, à la mairie de Bordeaux, le monde de la viticulture était en émoi. Les résultats de la première dégustation de vins célestes, qui s’est tenue en secret le 1er mars, ont enfin été révélés. Le panel de goûteurs, composé d’œnologues experts et amateurs, a eu l’opportunité de comparer deux bouteilles « anonymisées » de château Pétrus – une restée sur Terre et l’autre ayant séjournée sur la Station spatiale internationale. Il s’agissait plus particulièrement du millésime 2000 du réputé château, évalué à environ 5 000 euros la bouteille. Et si des différences ont été relevées, les deux ont été considérés comme étant de très grands vins à l’unanimité.

La séance de dégustation du château Pétrus envoyé dans l’espace
Crédits : Space Cargo Unlimited

Pour l’œnologue Jane Anson, « la grande différence » entre les deux vins restait surtout « visuelle ». « Les deux sont vraiment magnifiques », a-t-elle assuré. Elle a même jugé le vin terrestre « un peu plus tannique, plus jeune » par rapport au vin « céleste », qui offre « des tanins plus soyeux, plus évolués, et un côté aromatique un peu plus floral ». « Les deux bouteilles nous ont surpris par la complexité et la finesse de leurs arômes », a pour sa part commenté Philippe Darriet, directeur de l’unité de recherche œnologie à l’Institut des sciences de la vigne et du vin (ISVV).

Ces premières impressions doivent maintenant être confirmées par des analyses à l’ISVV. Mais ce n’est pas la seule mission menée par la start-up. En effet, Space Cargo Unlimited a aussi récupéré 320 sarments de vigne de merlot et cabernet sauvignon, qui ont passé 10 mois à bord de l’ISS. Et les premières observations semblent montrer que les vignes, qui ont depuis été replantées à l’ISVV entre autres, pousseraient plus vite que les plants restés sur Terre.

Source : 20 minutes