Le PDG d’Uber Dara Khosrowshahi a présenté ses excuses, ce lundi 11 novembre, après avoir qualifié le meurtre et le démembrement du journaliste Jamal Khashoggi par les autorités saoudiennes de simple « erreur » dans un documentaire, rapporte l’édition américaine de VICE.

On pensait qu’Uber était en train de redresser la barre après être devenue l’une des entreprises les plus détestées du monde, en cumulant un nombre hallucinant de scandales allant des conditions de travail de ses chauffeurs, le traitement de ses employées, le comportement scandaleux de son ancienne direction, ou les nombreuses agressions dont ont été victimes ses utilisateurs·trices – dont des affaires de viols et de meurtre. Mais Uber en gardait sous le pied, comme vient de le prouver son PDG Dara Khosrowshahi, arrivé à la tête de l’entreprise en août 2017.

Interrogé par les journalistes d’Axios on HBO à propos de l’implication du gouvernement saoudien – cinquième plus gros investisseur d’Uber, à travers son fonds souverain – dans le meurtre et le démembrement du journaliste Jamal Khashoggi, Dara Khosrowshahi a répliqué que l’Arabie saoudite avait alors fait une « erreur ». « Nous aussi nous en avons fait, n’est-ce pas ? » a-t-il élaboré. « Avec la conduite autonome, nous avons arrêté et nous sommes en train de récupérer de cette erreur. Je pense que les gens font des erreurs. Cela ne veut pas dire qu’elles ne peuvent pas être pardonnées. Je pense qu’ils [les Saoudiens] ont pris la chose très au sérieux. »

Naturellement, les responsables de la communication d’Uber ont dû s’arracher les cheveux après son intervention. Si bien qu’Axios a reçu le lendemain un communiqué émanant de Dara Khosrowshahi. « J’ai dit quelque chose sur le moment que je ne crois pas. Concernant Jamal Khashoggi, son meurtre était répréhensible et ne devrait être ni oublié, ni pardonné. » On fait tous des erreurs, mais certaines sont considérablement plus graves que d’autres.

Sources : VICE/HBO