Crédits : Rui Diogo, Natalia Siomava et Yorick Gitton

L’évolution est jonchée de changements et d’impasses. Appelées structures vestigiales, certaines parties du corps – comme le coccyx – disparaissent un peu, voire complètement. Dans une étude publiée publiée le 1er octobre dans la revue Development, trois chercheurs·euses franco-américains ont réalisé que les foetus humains possèdent des muscles vieux de 250 millions d’années qui disparaissent ou fusionnent au cours du développement, mais que possèdent toujours les lézards, explique la BBC.

En observant un foetus âgé de sept semaines, iels ont réalisé qu’iels pouvaient identifier 30 muscles individuels dans sa main et son pied. Mais cinq semaines plus tard, un tiers de ces muscles avaient disparu ou avaient fusionné entre eux. Une paire d’entre eux, les dorsométacarpales, a beaucoup intrigué les scientifiques. Car si les lézards et les salamandres possèdent toujours ces muscles du dos de la main aujourd’hui, ils ont disparu du corps des êtres humains adultes il y a plus de 250 millions d’années, lors de la séparation entre les reptiles et les mammifères dans l’évolution.

« Nous comprenons mieux le développement précoce des poissons, des grenouilles, du poulet et des souris que celui de notre propre espèce », s’exclame Rui Diogo, le chercheur qui a dirigé cette étude. Les connaissances concernant la formation de ces parties vestigiales étant peu précises jusqu’alors, les auteur·e·s de la présente étude ont fait appel à des techniques avancées d’imagerie 3D, afin d’établir un schéma clair de la croissance initiale des membres du corps humain et de la puissante évolution en action.

Sources : BBC/Development