Voilà une dizaine de jours que la joueuse de tennis chinoise Peng Shuai a disparu, après avoir accusé publiquement l’ancien vice-Premier ministre chinois de l’avoir violée. L’ancienne numéro un mondiale Naomi Osaka s’est à son tour exprimée sur Twitter pour dire sa stupéfaction après l’inquiétante nouvelle, raconte le Guardian ce 17 novembre.

Le 4 novembre dernier, Peng Shuai, l’ex-14e mondiale et vainqueure à Roland-Garros en double 2014, a publié un témoignage effroyable sur le réseau social chinois Weibo. La joueuse de tennis écrivait avoir été violée par Zhang Gaoli, l’ancien vice-Premier ministre chinois, au domicile du politicien il y a trois ans. « J’avais très peur. Cet après-midi-là, j’ai d’abord refusé. Je n’arrêtais pas de pleurer », écrit-elle. « Sous le coup de la peur et de la confusion, j’ai cédé et nous avons eu un rapport sexuel. » Ses accusations ont rapidement mis le feu aux poudres et les messages ont été effacés par Pékin. Et puis, la joueuse a disparu à son tour.

Depuis son témoignage, Peng Shuai n’a plus donné aucune nouvelle. Le hashtag #WhereIsPengShuai est apparu pour dénoncer son arrestation présumée par le régime chinois. La WTA, l’ATP, Novak Djokovic et maintenant Naomi Osaka ont tous fait part de leur inquiétude et de leur atterrement après sa disparition. Pékin n’a pas réagi.

Ce n’est pas la première fois que des personnalités chinoises disparaissent après avoir émis des critiques envers la politique du gouvernement de Xi Jinping ou, comme ici, avoir dénoncé l’un des membres de son administration. La disparition de Peng Shuai vient s’ajouter à celles de l’actrice Fan Bingbing en 2018, du président d’Interpol Hongwei Meng en 2019, et du milliardaire Jack Ma en 2020. Ils sont tous réapparus quelques semaines ou mois plus tard, bien que Meng ait été condamné à 13 ans de prison pour corruption.

Source : The Guardian