Le calmar vampire, ou « vampire des abysses », est une espèce qui peut prospérer dans les profondeurs des océans où l’oxygène se fait rare. Très peu d’ancêtres lui sont connus, car peu de fossiles ont été retrouvés. Mais grâce à leurs recherches, des scientifiques ont redécouvert un spécimen vieux de plus de 30 millions d’années, perdu dans les réserves du Musée d’histoire naturelle de Hongrie, rapportait Live Science le 21 février.

La nouvelle analyse des fossiles aide à combler un écart de 120 millions d’années dans l’évolution des calmars vampires, révélant qu’ils vivaient déjà dans les océans profonds pendant l’oligocène, une période datant de 23 à 34 millions d’années. La coquille interne de l’animal, qui forme l’épine dorsale de son corps, mesurait environ 15 centimètres de long. Cela permet d’estimer la taille du calmar à environ environ 35 cm, bras inclus. C’est un peu plus gros que son descendant moderne, qui atteint environ 28 cm de longueur totale. Cependant, le peu de connaissance sur l’évolution de cette espèce ne permet pas aux scientifiques de déterminer quand ces céphalopodes ont développé la capacité de vivre avec si peu d’oxygène.

« La vie dans des niveaux stables à faible teneur en oxygène apporte des avantages évolutifs : une faible pression de prédation et moins de concurrence », explique Martin Košťák, paléontologue à l’université Charles de Prague. En effectuant des comparaisons avec des fossiles datant du jurassique, il y a entre 201 millions et 174 millions d’années, le scientifique a pu mettre en évidence des similarités dans la composition de leur environnement. « Les ancêtres des calmars vampires habitaient des environnements peu profonds, mais ils étaient déjà adaptés aux conditions de faible teneur en oxygène. »

Encore aujourd’hui, il existe une vraie lacune dans les archives fossiles du crétacé inférieur, qui a commencé il y a environ 145 millions d’années. Le calmar rouge sang s’est peut-être déjà déplacé vers l’océan plus profond à ce stade, une transition amorcée par leurs expériences en milieu anoxique (pauvre en oxygène) durant le jurassique. D’après les chercheurs, ce mode de vie en eau profonde pourrait expliquer pourquoi le calamar a survécu à la crise qui a tué les dinosaures non-aviens à la fin du crétacé.

Source : Live Science