L‘Indonésie prévoit de vacciner contre le Covid-19 en priorité sa jeune population en âge de travailler, rapportait Bloomberg le 15 décembre. Une décision à contre-courant de la plupart des autres pays du monde, qui prévoient au contraire de vacciner en priorité les personnes les plus vulnérables.

Le premier pays d’Asie du Sud-Est à recevoir des vaccins Covid-19 se concentrera donc sur l’inoculation des personnes dont l’âge se situe entre 18 à 59 ans, en commençant par celles qui travaillent en première ligne de la lutte contre la pandémie, comme le personnel hospitalier, la police ou l’armée.

« Les pays développés peuvent commencer par les personnes âgées en sachant qu’ils auront suffisamment de doses pour couvrir toute leur population, ce n’est peut-être pas le cas pour nous », s’est justifié C.B. Kusmaryanto, membre de la commission indonésienne de bioéthique. « Nos choix suivent la logique du moindre mal : il n’y a pas de bons choix, il n’y a que des choix moins pire que d’autres. »

« Notre objectif est d’atteindre l’immunité collective », déclare pour sa part Amin Soebandrio, directeur de l’Institut Eijkman de biologie moléculaire à Jakarta. « En vaccinant le groupe de population le plus actif et le plus exposé, les 18-59 ans, ils vont former un rempart pour protéger les autres groupes. »

L’Indonésie va donc cibler en priorité les personnes qui doivent voyager en raison de leur travail, ainsi que les actifs des régions où l’on recense le plus grand nombre de cas. Le personnel soignant des îles de Java et Bali, qui représente plus de 60 % des cas confirmés, recevront très bientôt les 1,2 million de doses du vaccin chinois de Sinovac Biotech Ltd. Ils seront suivis par les autres travailleurs de première ligne.

Le gouvernement a fixé un objectif de 246 millions de doses pour atteindre son objectif d’immunité collective, soit le nombre de vaccins dont ils ont besoin pour immuniser 107 millions de personnes (67 % du groupe ciblé des 18-59 ans), qui ne représente par ailleurs que 40 % de la population totale du pays. Ce chiffre est considérablement inférieur à la définition généralement acceptée de l’immunité collective, qui inclut 60 à 72 % de la population totale d’un pays.

Source : Bloomberg