On savait déjà que la CIA menait des expériences surréalistes durant la guerre froide ainsi que des études sur la télépathie. Mais on pensait naïvement que c’était une époque tout à fait révolue. En 2017, en plus d’être épaulés par un attirail technologique qui ferait pâlir bien des auteurs de science-fiction, on apprend que l’armée américaine s’intéresse à la « perception extrasensorielle » de ses recrues. Dans un article paru le 2 juillet, le Daily Beast rapporte que le bureau de recherche navale du Département de la Marine des États-Unis a publié en 2014 un manuel d’entraînement au sensemaking de 23 pages, qui vise à entraîner les marines à faire de leur intuition une arme. Obtenu grâce au Freedom of Information Act, le document s’est accompagné d’un entretien avec Gary Klein, un psychologue qui a aidé à développer le manuel. Et d’après lui, l’idée n’est vraiment pas d’apprendre aux soldats à tordre des cuillères grâce à la puissance de l’esprit. La réalité serait beaucoup plus terre-à-terre. « J’avais peur que cela puisse être vu d’une façon sensationnelle, comme quelque chose de paranormal », explique-t-il. « Ce n’est pas à cela que s’intéressent les militaires. Ils s’intéressent au développement de l’expertise, et les éléments essentiels de l’expertise sont les tests, la connaissance et l’aptitude à analyser les situations. » Ce programme de quatre ans à quatre millions de dollars viserait à « récolter des indices environnementaux, interpréter leur sens et les connecter à une histoire plausible ». Une technique qui évoque effectivement davantage les fantastiques capacités de déduction d’un Sherlock Holmes plutôt que les colères télékinétiques de Magneto. La manuel se focaliserait d’ailleurs sur le développement de deux capacités : l’empathie et l’imagination. « Nous avons un tas de programmes pour aider les Marines à aiguiser leur conscience situationnelle, en utilisant la réalité virtuelle et des choses comme ça », a confié un porte-parole de l’Office of Naval Research Bob Freeman au Daily Beast. Source : The Daily Beast