Une équipe de scientifiques américains a découvert l’existence de trous noirs dits de taille intermédiaire, qui n’avaient jamais été identifiés auparavant. L’un d’entre eux s’est trahi en dévorant trop « bruyamment » une étoile.

Tandis que les trous noirs supermassifs – qui peuvent être des milliards de fois plus gros que le Soleil –, et les « petits » trous noirs – qui représentent de 5 à 30 fois la taille du Soleil – sont connus, les trous noirs de taille intermédiaire (IMBH) n’avaient pas encore fait l’objet d’une identification précise par les scientifiques. C’est maintenant chose faite, et le contenu de l’étude publiée dans la revue The Astrophysical Research Letters a été détaillé par Vice ce 2 avril.

En détruisant une étoile, un trou de noir de taille intermédiaire a crée une énorme explosion de rayons X qui ont pu être observés depuis la Terre par les scientifique de l’équipe de Dacheng Lin, astrophysicien à l’université du New Hampshire aux États-Unis. Ils ont réussi à déterminer que le trou noir était environ 50 000 fois plus grand que le Soleil et qu’il se trouverait dans une galaxie située à des centaines de millions d’années-lumière de la Voie lactée.

Une première observation de cette explosion baptisée 3XMM J215022.4−055108 avait été réalisée conjointement en 2006 par la NASA et l’ESA. En corrélant ces données avec celles du télescope spatial Hubble datant de mai 2018, les scientifiques ont pu déterminer la taille du trou noir en fonction de la luminosité et de la forme de la torche. Pour Dacheng Lin, « les trous noirs de masse intermédiaire sont des objets insaisissables, et il est donc essentiel d’examiner attentivement et d’exclure des explications alternatives pour chaque candidat. C’est ce que Hubble nous a permis de faire. »

On sait déjà que les petits trous noirs se forment lors d’explosions stellaires et que les trous noirs supermassifs grossissent jusqu’à occuper le centre de vastes galaxies. Mais on sait peu de choses de l’intervalle entre les deux, et les trous noirs intermédiaires sont précisément une chaînon du lien manquant dans notre compréhension de ces fascinants objets cosmiques.

Source : Vice