Une start-up américaine du nom d’Arcflash Labs a mis en point un fusil semi-automatique à canon électrique, qu’elle vend au prix de 3 750 $ (3 300 €), annonçait Motherboard le 30 novembre.

L’entreprise Arcflash Labs est spécialisée dans le domaine des technologies alimentées en énergie pulsée. Sa dernière invention se nomme sobrement GR-1 Anvil : un fusil semi-automatique à canon électrique, ou railgun. L’arme futuriste utilise des bobines électromagnétiques qui permettent d’accélérer la vitesse des projectiles qu’elle tire. Les railguns ou canons de Gauss appartenaient jusqu’à présent au domaine de la science-fiction, mais ce fusil n’a rien d’un jouet. « Le GR-1 est une arme potentiellement mortelle, similaire à un fusil à air comprimé PCP à haute puissance », avertit David Wirth, cofondateur d’Arcflash. L’armée américaine avait déjà tenté l’expérience en déboursant un demi-million de dollars afin de construire un fusil électrique monté sur un navire. Le projet a finalement été abandonné à cause de difficultés techniques.

 

Arcflash a réussi à condenser une puissance exceptionnelle dans un fusil presque classique. D’après l’entreprise, son arme futuriste est alimentée par des piles et représente le « pistolet à bobines le plus puissant jamais vendu au public » et sûrement « le pistolet à bobines portatif le plus puissant jamais construit ». « Vous pouvez contenir beaucoup plus d’énergie dans des batteries qu’avec de la poudre à canon », précise le cofondateur de la société. L’arme peut utiliser toutes sortes de munitions, telles que des boulons, des clous ou encore des tiges en métal. « Imaginez un scénario dans lequel une escouade militaire est coincée derrière les lignes ennemies et n’a plus de munitions », explique David Wirth. « Avec les fusils Gauss, ils pourraient installer un panneau solaire, charger les batteries de leurs fusils et utiliser des écrous et des boulons trouvés au sol comme munitions. »

 

Pour le moment, le GR-1 n’est qu’un prototype. En effet, il peut simplement tirer de minuscules « projectiles ferromagnétiques », à une vitesse et une distance comparables à celles d’un pistolet à billes. Il est donc impossible de tuer ou même de blesser sérieusement quelqu’un avec l’arme – et c’est tant mieux. D’après David Wirth, il s’agit pour le moment d’un modèle « idéal pour les collectionneurs, les investisseurs, les chercheurs, les bricoleurs et ceux qui souhaitent posséder une arme qui ne dépende pas des munitions produites en masse ». Le cofondateur d’Arcflash envisage dès que possible de fournir ses armes aux policiers. En effet, il étudie une fonction qui consiste à utiliser un télémètre pour ajuster la puissance des projectiles. « Cela ne serait peut-être pas aussi utile pour les applications militaires, mais cela améliorerait considérablement la sécurité et la fiabilité de projectiles moins meurtriers pour les forces de l’ordre », avance-t-il.

Pour le moment, tout Américain prêt à débourser 3 750 dollars pour cette arme futuriste devra signer une décharge de responsabilité. En effet, même après plusieurs tests de sécurité, « il y a toujours des inconnues », comme le dit Wirth, ajoutant qu’il s’agit « d’une arme électrique dangereuse, ce n’est pas un jouet ».

Source : Motherboard