Une équipe de scientifiques londonienne a tenté de modifier génétiquement certains embryons humains. Les résultats de leurs travaux sont alarmants puisque les embryons ont développé de graves mutations qui pourraient conduire à l’apparition de cancers, révélait One Zero mardi 16 juin.

Il n’y a pas qu’en Chine que les scientifiques manipulent génétiquement des embryons humains. La biologiste britannique Kathy Niakan et son équipe ont utilisé l’outil génétique CRISPR, une enzyme capable de modifier facilement et rapidement des morceaux de l’ADN humain, sur plus d’une vingtaine d’embryons humains. Ils ont cherché à supprimer un gène particulier pour comprendre son importance dans le développement des embryons.

Mais ces derniers, dont aucun n’avait dépassé 14 jours de maturation, ont réagi avec une variété de mutations génétiques inattendues qui, selon les chercheurs, pourraient mener à des défauts génétiques lors de la naissance voire au développement d’un cancer.

Dans leur étude (qui doit être réévaluée par des pairs), les scientifiques disent avoir tenté de modifier le gène POU5F1, une protéine impliquée dans l’auto-renouvellement des cellules embryogéniques. « Des modifications inattendues se sont produites sur environ 22 % des embryons humains analysés », explique l’étude.

Pour Fyodor Urnov, professeur à l’université de Californie à Berkeley (qui n’était pas impliqué dans l’étude), ces résultats effrayant prouvent que les outils d’édition génétique ne doivent pas être employés pour des modifications sur des embryons humains.

Le génie génétique est un domaine scientifique particulièrement controversé. Certains pensent qu’il représente le futur de l’humanité, tandis que d’autres le critiquent vivement en alertant sur notre manque de connaissances du génome humain et sur la dangerosité de telles pratiques.

Les embryons ont été détruits après l’expérience.

Source : One Zero