On savait déjà que l’ornithorynque est une des créatures les plus étranges de la planète, mais les scientifiques ont enfin compris pourquoi. Des chercheurs ont publié dans Nature les résultats de la première cartographie complète du génome de l’espèce, rapporte ScienceDaily le 6 janvier. Et il s’avère que l’ornithorynque possède des gènes d’oiseau, de reptile et de mammifère.

Il fallait s’y attendre de la part d’une créature avec 10 chromosomes sexuels, une paire d’éperons venimeux, un manteau de fourrure fluorescente et une peau qui « transpire » du lait. D’après les chercheurs, ses gènes sont relativement primitifs, révélant un mélange bizarre de plusieurs classes d’animaux vertébrés, y compris les oiseaux, les reptiles et les mammifères.

Aussi différent que l’animal puisse paraître au premier abord, ces différences uniques pourraient nous révéler des secrets sur notre propre évolution. Son génome pourrait, entre autres, nous aider à comprendre la façon dont nos lointains ancêtres mammifères sont passés de la ponte à l’accouchement.

« Le génome complet nous a fourni des réponses sur la façon dont certaines des caractéristiques bizarres de l’ornithorynque ont émergé », explique le biologiste évolutionniste Guojie Zhang, de l’université de Copenhague. « Dans le même temps, le décodage du génome de l’ornithorynque est important pour améliorer notre compréhension de la façon dont d’autres mammifères ont évolué – y compris nous les humains. »

Aujourd’hui, les mammifères vivants sont divisés en trois groupes : les monotrèmes, les marsupiaux et les euthériens. Nous, les humains, appartenons à ce dernier groupe. On ne sait toujours pas quand ces trois groupes distincts ont commencé à diverger les uns des autres.

Si les recherches continuent concernant les origines communes, le séquençage complet du génome a également révélé la perte de quatre gènes associés au développement dentaire, qui ont probablement disparu il y a environ 120 millions d’années. Pour manger, l’ornithorynque utilise maintenant ce qui ressemble a un bec pour broyer sa nourriture.

Source : ScienceDaily